2019 CASCA Weaver-Tremblay Award Winner: Dr. Noel Dyck / Le gagnant du prix CASCA Weaver-Tremblay 2019: Dr. Noel Dyck
CASCA’s Weaver-Tremblay Award honours Sally Weaver and Marc-Adélard Tremblay, applied anthropologists who believed that professional associations sometimes need to take public positions on social and political issues, particularly in cases that impact those who have been the traditional subject of anthropological study. 2019’s award-winner is Professor Noel Dyck.
The 2019 CASCA Weaver-Tremblay Award and Address will take place at the CASCA-AAA Conference in Vancouver on November 21. See the conference program for details.
Noel Dyck’s journey to anthropology began when, as a master’s student in history at the University of Saskatchewan, he conducted archival research on the impacts of the disappearance of the buffalo on the peoples of the Canadian Prairies in the late 1870s. Out of that devastating transition came a mode of federal administration that reduced First Nations from treaty partners to captives of the state. Seeking to move beyond archival sources and into more contemporary developments, Dyck studied social anthropology at the University of Manchester. His doctoral research focused on the opposition of First Nations to the Canadian government’s post-1969 policies and tactics to extricate itself from any responsibility for meeting the needs of First Nations members who had been denied basic civil rights and the freedom to decide their futures for a century. In this research and that which followed after Dyck began teaching anthropology at Simon Fraser University, he enjoyed the privilege of working with band councils, tribal councils, and a provincial First Nations association. Out of this emerged his analysis of “coercive tutelage,” whereby a system of restraint or guardianship is imposed by one party upon another based on the alleged incapacity of the latter to determine his or her own best interests. In addition to writing about government policy with respect to Indigenous peoples in Canada and internationally, Dyck also conducted and published a study of the history of Indian residential schooling for the Prince Albert Grand Council of First Nations.
Dyck’s fascination with formal and informal policies that mediate social and political contexts where identities and lives are worked out also led him to identify a rather different social field within which tutelage is, nonetheless, well-ensconced and can be coercive. What caught his attention is how urban and suburban community sport organizations for children and youths seek to reconcile the provision of fun, fitness, and competitive opportunities to boys and girls with the use of these activities to support the child-rearing responsibilities of many Canadian parents. Indeed, community sports are a locus for intersecting interests that reach beyond local families and playing fields to provincial and national sport organizations, government agencies at all levels, and commercial and corporate interests keen to shape the direction of this popular and increasingly lucrative sector. The power of ethnography to illuminate complex issues has been essential to his work on sport and Indigenous-state relations and to his ongoing teaching in both anthropology and urban studies.
Le prix Weaver-Tremblay est créé en l’honneur de Marc-Adélard Tremblay et de Sally Weaver, qui partageaient la conviction que les associations professionnelles doivent parfois prendre position publiquement sur certaines questions sociales ou politiques, particulièrement celles touchant les sujets de recherche traditionnels de l’anthropologie. Le récipiendaire 2019 est le professeur Noel Dyck.
Le prix et l’allocution CASCA Weaver-Tremblay 2019 auront lieu lors de la conférence CASCA-AAA à Vancouver le 21 novembre. Voir le programme de la conférence pour plus de détails.
Noel Dyck entame son cheminement vers l’anthropologie pendant sa maîtrise en histoire à l’Université de Saskatechewan, au cours de laquelle il mène des travaux de recherche archivistique sur les répercussions de la disparition du bison sur les peuples des Prairies canadiennes vers la fin des années 1870. Cette transition dévastatrice a engendré un mode d’administration fédérale qui fit passer les Premières Nations de cosignataires d’un traité à prisonniers de l’État. Désireux d’approfondir sa démarche au-delà des sources archivistiques et de plonger dans des enjeux plus contemporains, Dyck initie des études en anthropologie sociale à l’Université de Manchester. Ses études doctorales portent sur la résistance des Premières Nations envers les politiques gouvernementales canadiennes postérieures à 1969 et les tactiques du gouvernement pour se dégager de toute responsabilité de subvenir aux besoins des membres des Premières Nations qui, pendant un siècle, se sont vu nier leurs droits civils fondamentaux et confisquer leur liberté à décider de leur avenir. Dans ce projet de recherche et le projet suivant qu’entame Dyck après ses débuts en enseignement de l’anthropologie à l’Université Simon Fraser, il a le privilège de collaborer avec des conseils de bande, des conseils tribaux et une association provinciale de Premières Nations. De ces travaux émerge son analyse de la « tutelle coercitive », caractérisée par un système de contraintes – ou tutelle – qu’une partie impose à une autre en raison de la prétendue incapacité de cette dernière à déterminer ce qui est bon pour elle. En plus de ses écrits au sujet des politiques gouvernementales concernant les peuples autochtones au Canada et à l’étranger, Dyck mène et publie une étude sur l’histoire des pensionnats indiens pour le compte du Grand conseil de Prince Albert des Premières Nations.
La fascination de Dyck pour les politiques formelles et informelles qui s’interposent dans des contextes sociaux et politiques où les identités et les vies sont façonnées lui a aussi permis de découvrir un terrain social certes différent, mais aussi profondément empreint d’une forme de tutelle au potentiel coercitif. En effet, son attention a été attirée par la façon dont les associations sportives communautaires pour enfants et adolescents dans les villes et banlieues cherchent à concilier la dose de plaisir, l’exercice physique et les occasions de compétition que suppose la pratique d’un sport chez les jeunes, avec l’emploi de cette activité dans le but de contribuer à l’éducation des enfants et d’appuyer de nombreux parents canadiens dans cette responsabilité. Par ailleurs, le domaine du sport communautaire est situé à un carrefour où s’entrecroisent les intérêts d’acteurs situés bien au-delà des familles locales et des terrains de jeux, notamment des organisations sportives provinciales et nationales, des agences gouvernementales de divers paliers, des commerces et des entreprises qui, tous et chacun, désirent influencer la direction que prendra ce secteur populaire de plus en plus lucratif. Ainsi, dans le cadre de ses travaux sur le sport et les relations autochtones-État tout comme de ses tâches actuelles d’enseignement de l’anthropologie et des études urbaines, Dyck sait puiser dans les richesses qu’offre l’ethnographie pour mettre en lumière des enjeux complexes.