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CALL FOR SOLIDARITY WITH THE MASEUAL PEOPLE OF THE NORTHEASTERN SIERRA DE PUEBLA (MEXICO)

By Pierre Beaucage, Université de Montréal

Cuetzalan, Puebla, December 13, 2016

In the Northeastern Sierra de Puebla, the maseual and totonakú people have been struggling for over ten years against mining and hydro-electric companies. Since November 19, in Cuetzalan, we, the maseual people, answering the call from our organization ALTEPE TAJPIANIJ (« the guardians of the territory »), we keep on watch so that the people’s decision will be respected and that no electric sub-station shall be built. We set up a camp, with plastic sheets and canvas, where, from November on, dozens of men and women live and keep a watch, so that no building takes place.

We camp to protest against the decision made by the Federal Electric Commission (FCE) to build a high-voltage line which is to cross most of our municipality, including densely populated areas. This Cuetzalan Branch of the Teziutlán-Tajín High Voltage Line should en up at this sub-station where the transformers would be installed.

During an Altepe Tajpianij meeting, in past September, we learned the serious dangers for health associated with the electromagnetic fields these high-voltage lines emit : among people who live within one hundred meters from the lines, there is a significantly higher rate of leucemia, for children under four years of age, and a much higher incidence of Alzheimer disease, for the elderly. Th Cuetzalan has an Integral Territorial Plan, elaborated by a citizens’ comittee. This plan, which was democratically adopted in 2010 by the Cuetzalan township autorities and then approved by the Puebla State Government, forbids mining and hydroelectric projects within the township boundaries. The present-day mayor had committed himself not to allow the construction of the high-voltage line, but, last September, he changed his mind and gave the permit.

During an Altepe tajpiani which followed this meeting, on October 25, we demanded that the mayor respect the plan, and his word, and nullify the permit. On the opposite, he called a meeting, to which he invited all village heads so that they would appove the building of the line. The president of the committeee who keep watch over the respect of the plan explained to the people gathered why the project should not be carried on. And the heads of the indigenous villages refused to support it, without « consulting those who elected us ».

Taking no account the people’s will, the INGETEAM company which is responsible for building the sub-station went on at a quicker pace. On November 19, we were more than one thousand people gathered in the township center. We all listened to the report on the project, made by the committee who keep a close eye on new projetcts so that they respect the Plan. Then we, the maseual people, decided to stop the building of the sub-station, in a popular and definitive way. Immediateley afterwards, all those who participated to the assembly went to the plot where the sub-station is supposed to be built, we took control of it, and we organized the shifts for the watch. It has continued since then. The volunteers bring their lunch with them, and some families bring them some food. We also built a little bamboo hut were we organize talks and discussions. To this day, local authorities have not dared to stop our action, because they know it is supported by a large number of citizens in this township where we the maseual are the majority.

On Saturday, December 10, International Dat=y of Mother Earth, we decided to show the essence of our struggle for life, through the strongest symbolic action for us, maseual : we planted corn, spring corn we call tonalmil « corn of the sun ». Together with those who take shifts in the watch, from now on the guardian spirits of the corn will watch over our crop until its harvest in August ; they will also protect the land which we consecrated through planting. While we were sowing, we remembered that, two centuries ago, our maseual ancestors did exactly the same thing to defend our communal lands which a big landowner wanted to grab. They planted a large cornfield in Xocoyolo. The struggle was hard, as in many other occasions, but we were able to keep our land.

WE MAKE A CALL TO ALL INDIGENOUS PEOPLES WHO ARE, LIKE US, FIGHTING FOR THE DEFENSE OF THEIR LANDS AGAINST LARGE-SCALE MINING, HYDRO-ELECTRIC AND OIL PROJECTS, TO SEND US THEIR SUPPORT.

In the name of the maseual people

ALTEPE TAJPIANIJ « THE GUARDIANS OF THE LAND »

(You can send your messages to the following e-mail address : altepetajpianij@gmail.com)

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APPEL À LA SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE MASEUAL DE LA SIERRA NORORIENTAL DE PUEBLA (MEXIQUE)

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Par Pierre Beaucage, Université de Montréal

Cuetzalan, Puebla, 13 décembre 2016

Dans la Sierra Nororiental de Puebla, les peuples maseual et totonakú luttons depuis plus de dix ans contre les entreprises minières et hydroélectriques. Depuis le 19 novembre, à Cuetzalan, nous, du peuple maseual, répondant à l’appel de notre organisation ALTEPE TAJPIANIJ (« les gardiens du territoire ») nous veillons à ce que la décision populaire soit respectée et à ce qu’on ne construise pas une sous-station électrique. Nous avons installé un campement, de toile et de plastique, où depuis novembre résident des dizaines d’hommes et de femmes.

Nous campons pour protester contre la décision de la Commission Fédérale d’Électricité (CFE) de construire une ligne à haute tension qui doit travers toute notre municipalité, y compris des zones densément peuplées. Cette « Ligne à haute tension de Cuetzalan – Embranchement de Teziutlan II – Tajin », doit aboutir à cette sous-station où seraient installés les transformateurs.

Dans une assemblée d’Altepe Tajpianij, en septembre dernier, nous avons appris les graves dommages à la santé que produisent les champs électromagnétiques émis par ces lignes à haute tension : un taux significativement plus élevé de leucémie chez les enfants de moins de quatre ans et aussi une plus grande incidence de la maladie d’Alzheimer pour les personnes âgées qui vivent à moins de cent mètres des lignes. La municipalité de Cuetzalan possède un Plan d’aménagement intégral élaboré par un comité de citoyens. Ce plan, qui a été adopté en 2010 par la municipalité et approuvé ensuite par le gouvernement de l’état de Puebla, interdit les mégaprojets miniers, hydroélectriques et pétroliers sur le territoire municipal. Le maire actuel s’était engagé à ne pas permettre la construction de cette ligne, mais à la fin du mois de septembre dernier, il a changé d’avis et a délivré le permis.

Au cour d’une réunion suivante d’Altepe Tajpianij, le 25 octobre, nous avons exigé que le maire respecte le plan, et sa parole, et annule le permis. Au contraire, il a organisé une assemblée, à laquelle étaient convoquées les autorités des villages, pour qu’ils approuvent la construction de la ligne. La présidente du comité qui veille à l’application du plan d’aménagement a expliqué pourquoi on ne pouvait pas continuer les travaux. Et les autorités des villages autochtones n’ont pas accepté d’appuyer un projet « sans consulter ceux qui nous ont élus ».

Sans tenir compte de la volonté populaire, l’entreprise INGETEAM, responsable de construire la sous-station, a accéléré les travaux. Le 19 novembre, nous étions plus de mille personnes rassemblées dans le chef-lieu. Nous avons écouté le rapport sur le projet, fait par le comité qui veille au respect du plan d’aménagement. Puis nous, en tant que peuple maseual, avons décidé de mettre un terme à cette construction, de façon populaire et définitive. Immédiatement après, tous ceux qui participaient à l’assemblée, nous nous sommes dirigés vers le terrain où on prétend construire la sous-station, nous l’avons occupé et nous organisons des quarts de garde pour empêcher la poursuite des travaux. Et ça continue comme ça ! Les volontaires de garde, nous apportons notre casse-croûte avec nous et des familles apportent aussi de la nourriture. Nous avons construit une petite cabane en bambou où on fait des présentations et des discussions. Jusqu’à ce jour, les autorités municipales n’ont pas osé interrompre une action qu’elles savent appuyée par un grand nombre de citoyens dans cette municipalité très majoritairement maseual.

Samedi le 10 décembre, Journée Internationale de la Terre-Mère, nous avons voulu montrer l’essence de notre lutte pour la vie, grâce à l’action symbolique la plus forte qui existe pour nous, le peuple maseual : nous avons semé du maïs, ce maïs de printemps que nous appelons tonalmil, « maïs du soleil ». En plus de ceux qui font les tours de garde dans le camp, dorénavant les esprits gardiens du maïs protégeront aussi nos semis jusqu’à la récolte en août, et protégeront aussi la terre, consacrée par cette semence. À cette occasion, nous nous sommes souvenus qu’il y a plus de deux cents ans, nos ancêtres maseual ont fait la même chose pour défendre nos terres communales qu’un grand propriétaire voulait leur enlever ; ils ont semé un grand champ de maïs à Xocoyolo. La lutte a été dure, mais, à cette occasion comme à bien d’autres, nous avons réussi à conserver notre territoire.

NOUS ADRESSONS CE MESSAGE À TOUS LES PEUPLES AUTOCHTONES QUI LUTTENT COMME NOUS POUR LA DÉFENSE DE LEURS TERRITOIRES CONTRE DES MÉGAPROJETS MINIERS, HYDROÉLECTRIQUES OU PÉTROLIERS, AFIN QU’ILS NOUS MANIFESTENT LEUR APPUI.

Au nom du peuple maseual

ALTEPE TAJPIANIJ (« LES GARDIENS DU TERRITOIRE »)

(Vous pouvez envoyer vos messages d’appui à l’adresse électronique suivante : altepetajpianij@gmail.com)

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LLAMADO A LA SOLIDARIDAD CON EL PUEBLO MASEUAL DE LA SIERRA NORORIENTAL DE PUEBLA (MÉXICO)

Pierre Beaucage, Université de Montréal

Cuetzalan, Puebla, 13 de diciembre 2016.

En la Sierra Nororiental de Puebla, los pueblos maseual y totonakú llevamos más de diez años luchando contra las empresas mineras e hidroelectricas. Ahora mismo, en Cuetzalan, desde el 19 de noviembre, nosotros del pueblo maseual, respondimos a la convocatoria de nuestra organización, ALTEPE TAJPIANIJ (« los guardianes del territorio ») y estamos vigilantes para que la decisión popular sea acatada y no se construya la subestación eléctrica. Hemos levantado un campamento, de lonas y plásticos, donde, desde el 19 de noviembre permanecen decenas de hombres y mujeres.

Los que acampamos hemos decidido protestar de esta manera contra la decisión de la Comisión Federal de Electricidad (CFE) de construir una línea de alta tensión que cruza todo el municipio, incluyendo zonas densamente pobladas. Esta “Línea de Alta Tensión Cuetzalan Entronque Teziutlán II – Tajín” incluye, en la cabecera, esta subestación donde estarían colocados los transformadores.

En una asamblea de los Altepe Tajpianij, en septiembre pasado, se dieron a conocer los efectos dañinos sobre la salud de los campos electromagnéticos que emiten estas líneas : una tasa significativament más alta de leucemia en los niños de menos de cuatro años y también, un aumento de la enfermedad de Alzheimer en las personas mayores. El municipio de Cuetzalan cuenta con un Plan de Ordenamiento Integral elaborado por un comité de ciudadanos. Este plan, que fue adoptado en 2010 por el municipio y avalado después por el gobierno del estado de Puebla, prohibe los megaproyectos mineros, eléctricos y petroleros en la jurisdicción municipal. El actual presidente municipal se había comprometido en no permitir la construcción de esta línea, pero a fines de septiembre, cambió de posición y otorgó el permiso de construcción de la línea.

En una siguiente reunión de Altepe Tajpianij, el 25 de octubre, se exigió a la autoridad respetar el Plan, y su palabra, y cancelar la obra. Por el contrario, el 31 de octubre, la presidencia organizó una asamblea, a la que convocaron las autoridades de los pueblos de la jurisdicción, para que aprobaran la construcción de la línea de alta tensión. La presidenta del comité que vigila el cumplimiento del Plan expuso por qué no se puede construir esta obra. Y las autoridades locales no aceptaron dar el apoyo al proyecto que se les pedía « sin consultar a los que los eligieron ».

Sin tomar en cuenta la voluntad popular, la empresa INGETEAM, encargada de construir la subestacion, aceleró los trabajos. El 19 de noviembre, más de mil personas nos congregamos en la cabecera. Escuchamos el dictamen del proyecto que hizo el comité que vigila el cumplimiento del plan de ordenamiento y nosotros como pueblo maseual resolvimos clausurar de manera popular la obra. Inmediatamente después, los asambleistas nos dirigimos al predio donde se pretende construir la subestación, lo tomamos y organizamos turnos de guardia para impedir que siguiera la obra. Y así desde entonces, Los voluntarios de turno traemos el itacate y unas familias colaboran con comida. Edificamos una casita de bambú para poder realizar presentaciones y discusiones. Hasta la fecha, la autoridad municipal no se ha atrevido a interferir con una acción que saben respaldada por un gran número de ciudadanos en este municipio muy mayormente maseual.

El sábado 10 de diciembre, Día Internacional de la Tierra Madre, quisimos mostrar la esencia de nuestra lucha por la vida a través de la acción de mayor simbolismo que existe para nosotros el pueblo maseual : sembramos maíz, maíz de primavera llamado aquí tonalmil « maíz del sol ». Además de los que nos turnamos en el predio, de ahora en adelante los espíritus guardianes del maíz protegerán también esta siembra hasta su cosecha en agosto, y protegerán también la tierra, consagrada por la siembra. En esta ocasión nos acordamos que hace doscientos años, así hicieron nuestros antepasados maseualmej para defender nuestras tierras comunales que un terrateniente les quería arrebatar : sembraron una gran milpa en Xocoyolo. La lucha fue dura, pero en esta y otras ocasiones, logramos conservar nuestro territorio.

POR LA PRESENTE, NOS DIRIGIMOS A TODOS LOS PUEBLOS INDÍGENAS QUE LUCHAN COMO NOSOSTROS POR LA DEFENSA DE SUS TERRITORIOS CONTRA MEGAPROYECTOS MINEROS, HIDROELÉCTRICOS, PETROLEROS Y OTROS, PARA QUE NOS MANIFIESTEN SU APOYO.

En nombre del pueblo maseual

ALTEPETAJPIANIJ (« LOS GUARDIANES DEL TERRITORIO »)

(Pueden enviar sus mensajes de apoyo a : altepetajpianij@gmail.com)

 

 

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