Open Spaces/Close Encounters
Espaces ouverts/liens étroits
11 au 15 mai 2022 | Saskatchewan, Regina
« Espaces ouverts – Rencontres étroites »
Appel à communications
« Espaces ouverts » nous invite à réfléchir à de nouvelles possibilités de travail de réparation et de collaboration dans notre discipline – en tant que chercheurs, éducateurs et membres de la communauté. Le thème du colloque 2022 est inspiré de nos terres ancestrales visées par des traités dans le sud de la Saskatchewan, région qui semble sans limites territoriales, mais où les frontières et les restrictions peuvent compliquer les liens que les gens entretiennent avec la terre et entre eux. Comment de telles tensions peuvent-elles nous amener à transformer nos relations? Comment l’anthropologie peut-elle contribuer à la guérison des liens entre les peuples, les terres, les animaux et les plantes? « Rencontres étroites » s’entend du potentiel de transformation des engagements qualitatifs, collaboratifs et créatifs de notre travail à notre prochain colloque, et dans le monde entier.
Les répercussions de cette ère de COVID accentuent et exposent les espaces d’inégalité et de précarité systémiques, dont les racines de certains sont profondément ancrées dans le passé colonial de notre nation. Les découvertes en cours de tombes d’enfants non marquées sur les sites d’anciens pensionnats au Canada créent un espace de nouvelle prise de conscience des atrocités coloniales qui continuent d’affecter quotidiennement la vie d’innombrables citoyens.
La pandémie mondiale a divisé nos communautés, renforçant les espaces idéologiques apparemment disparates. De manière moins visible, elle a également confiné des millions de personnes dans des espaces d’isolement, et à la privation tactile, entraînant une nouvelle soif de rencontres sociales. Beaucoup de nos proches, dont la vie a été emportée par le virus, nous ont laissé de douloureux espaces de silence. Nos efforts pour contenir le virus ont assombri les espaces d’agitation mentale et de désordre matériel.
Mais tous les espaces ne sont pas sombres. Comme l’a dit RoseAnne Archibald, chef nationale de l’Assemblée des Premières Nations : « Plus nous en saurons sur nos origines, notre histoire commune et nos responsabilités, mieux nous pourrons relever les défis actuels et trouver ensemble notre chemin de guérison »[i]. « Espaces ouverts » nous invite à réfléchir ouvertement à la voie à suivre pour l’anthropologie canadienne.
En tant qu’anthropologues, comment pouvons-nous provoquer une transformation dans nos espaces personnels, professionnels et institutionnels? Comment nos rencontres étroites avec diverses communautés nous permettent-elles de contribuer à un avenir plus équitable? Comment pouvons-nous tous devenir de meilleures personnes des traités (notamment celles qui habitent sur des territoires non ensemencés)? Étant au fait des recommandations pour la réconciliation, quelles sont nos responsabilités et occasions en tant qu’anthropologues?
Nous encourageons les propositions traitant des différences dans les espaces ouverts et les rencontres étroites de partout, ainsi que des occasions qui s’y rattachent. Nous saluons tout particulièrement les thèmes qui explorent les possibilités d’un chemin commun vers l’avenir (sans se limiter à la réconciliation):
1) Quels types de nouveaux espaces (bienvenus ou non) les pressions de notre époque nous ont-elles fait découvrir? Comment ces rencontres nous amènent-elles à réinventer notre discipline?
2) En tant qu’anthropologues, dans le cadre de nos recherches, de notre enseignement ou de notre service public, où pouvons-nous faire face à la marginalisation, en créant un espace pour aller de l’avant ensemble?
3) Comment les rencontres étroites dans notre travail appliqué ou universitaire ont-elles transformé nos pratiques professionnelles? Comment ces rencontres influencent-elles notre réflexion, nos théories?
4) Comment élargir la portée de l’anthropologie canadienne dans la théorie et la pratique, la rendre très inclusive à l’égard des nouveaux arrivants et l’engager à une réconciliation réelle au pays et à l’étranger?
5) Quels sont les espaces intellectuels, éthiques et émotionnels actuels pour les relations transfrontalières en anthropologie qui n’utilisent pas le langage de la « réconciliation, de la guérison et des chemins communs »?
6) Quand les rencontres non humaines codéfinissent-elles les espaces partagés, et comment négocions-nous et célébrons-nous les histoires communes avec la terre, les animaux et les plantes?
Conférencière d’honneur
Beth Conklin (Université de Vanderbilt, Nashville, Tennessee) est notre conférencière d’honneur. S’inspirant du concept « espaços vitales » de l’écologiste brésilienne Ana Maria Primavesi, des espaces vitaux rendus abondants par l’espacement et le mélange des espèces végétales, et des pratiques rituelles amazoniennes consistant à transformer les blessures du deuil et de la perte en brûlant de petits espaces dans la forêt, la conférence de Beth explorera les conversations sur les blessures, la guérison et la résilience qui émergent entre les sciences biologiques et les sciences sociales humanistes.
Séances plénières
Deux séances plénières sont prévues:
« L’anthropologie à la lumière des tombes d’enfants non marquées » : des orateurs invités réfléchiront aux avenirs possibles d’une anthropologie qui s’investit considérablement dans la réconciliation, en se posant les questions suivantes : Qu’est-ce qu’un changement transformateur (et qu’est-ce qui ne l’est pas)? Comment pouvons-nous avancer ensemble? Orateurs dont la présence est confirmée : Gilbert Kewistep (Saulteaux/Nakaway), Judy Pelly (Anishinaabe-Saulteaux), Jerad Kozey (Métis), Cheyanne Desnomie (Cri des plaines), Emily Grafton (Métis).
·« Transformations anthropologiques à l’ère de la COVID » : exploration des récentes innovations méthodologiques ayant vu le jour dans le cadre des restrictions de mobilité, en posant la question suivante : Quelles sont les conséquences de telles expériences, et comment pourraient-elles orienter le changement de la pratique ethnographique standard? Orateurs dont la présence est confirmée : Fiona P. McDonald (Université de la Colombie-Britanni