By/Par Marieka Sax, Anglophone Member-at-Large & Marie Michèle Grenon, Membre actif Francophone
(La version française suit)
We live in gripping and uncertain times. People around the world have been through several watershed moments over the past six months. But these events pale in comparison to the scale and impact of the novel coronavirus: COVID-19. On March 11, 2020, the World Health Organization characterized the global outbreak—which had been first detected in China in early January—as a pandemic.
The response developed quickly in Canada, with the information and interventions changing daily, if not hourly in those early weeks. The federal government put into effect numerous measures, including the creation of a dedicated information website, the closing of the Canada-US border to non-essential travel, and increasingly urgent calls for Canadians to stay at home. Each province and territory has established their own coronavirus guidelines.
Canadians have widely embraced these and other recommendations. Thousands of people pivoted to work from home, public schools physically closed with students now completing classes remotely, and virtually all public universities switched to online delivery for the remainder of the 2019-20 academic year.
The social—or more properly, physical—distancing measures currently in place to “flatten the curve” have also resulted in the cancellation of most major events and conferences, including the in-person version of Congress 2020. While a Virtual Congress will still take place, the CASCA 2020 Conference has been cancelled. We recognize the herculean efforts of the Local Organizing Committee at Western University to organize the conference, which regretfully will not be able to happen this year. CASCA will reconvene at the University of Guelph in 2021, when the 2020 CASCA award winners will be formally acknowledged.
Canada has been in a holding pattern since mid-March. While this is necessary to forestall health care systems from being overwhelmed with a surge in acute cases, everyone is being impacted: from parents and seniors, to migrants and vulnerable populations. Health care workers are putting their lives on the line while carrying an incredible burden of grief. Over a million Canadians have lost their jobs, with many more at risk. Global supply chains are stressed, and the global economy is reeling.
Moreover, the pandemic is exacerbating inequalities around the world. Racialized groups, Indigenous peoples, housing-insecure populations, those living with domestic violence, and lower-income workers who deliver “essential services” all carry a disproportionate risk of infection and burden of impact. Many questions remain about how and when we can “return to normal”—or even if we can or should return to the state the world was in before COVID-19 hit.
But it’s not all bad news. The global scientific community has quickly mobilized to gather data and start working on a vaccine. Canadians have joined others around the world in finding innovative ways to offer mutual aid, support one another from a distance, and reignite community connections. Balcony singing has become a show of solidarity in quarantined neighbourhoods, and evening applauses are held to show appreciation to medical staff and other care workers. Local manufacturers have stepped in to produce much-need ventilator parts, hand sanitizer, and personal protective equipment. And the environment is benefitting from a break in vehicle traffic and other carbon-heavy activities.
We have had an overwhelming response to this issue of Culture. CASCA members evidently want to talk about how COVID-19 is impacting them, their work, and the wider world. Perhaps writing has been an opportunity to begin processing the extraordinary time we are collectively experiencing. We hope that reading this issue will also be helpful, and offer opportunities to reflect upon what living and working in a time of epidemics and pandemics may mean for doing and undoing anthropology.
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Nous vivons à une époque de bouleversements et d’incertitude. Au cours des six derniers mois, les gens de partout à travers le monde ont vécu plusieurs événements importants. Ceux-ci semblent toutefois secondaires en comparaison avec l’étendue et l’impact du nouveau coronavirus : la COVID-19. Le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré l’épidémie mondiale — qui a d’abord été détectée en Chine au début du mois de janvier — comme une pandémie.
La réponse s’est rapidement organisée au Canada, alors que l’information et les interventions ont été mises à jour quotidiennement et même à toutes les heures lors des premières semaines de la pandémie. Le gouvernement fédéral a mis en œuvre plusieurs mesures incluant la création d’un site web informatif, la fermeture de la frontière entre le Canada et les États-Unis aux déplacements non essentiels, en plus d’appeler les Canadiens et les Canadiennes à rester à la maison. Cela est sans compter que chaque province et territoire a établi ses propres mesures face au coronavirus.
Les Canadiens et les Canadiennes ont largement adopté les recommandations. Des milliers de personnes se sont tournées vers le télétravail, les élèves du primaire et du secondaire poursuivent maintenant leurs études à distance, alors que les universités ont privilégié les cours en ligne pour terminer le semestre.
Les mesures de distanciation sociale — ou, plus précisément, de distanciation physique — actuellement en vigueur pour « aplanir la courbe » ont aussi donné lieu à l’annulation de l’ensemble des événements et des colloques, incluant la tenue du Congrès 2020 dans sa version « physique ». Bien qu’un Congrès virtuel aura tout de même lieu, la Conférence 2020 de la CASCA a été annulée. Nous tenons à souligner les efforts herculéens réalisés par le Comité d’organisation local de l’Université Western pour organiser la conférence qui ne pourra malheureusement pas avoir lieu cette année. La CASCA se réunira de nouveau à l’Université de Guelph en 2021 où les lauréats des prix 2020 de la CASCA seront formellement honorés.
Depuis la mi-mars, le Canada est dans un état d’attente. Bien que cela soit nécessaire pour assurer que les systèmes de santé ne soient pas submergés par une augmentation de cas aigus, tout le monde en ressent les impacts : des parents aux personnes âgées, des migrants aux populations vulnérables. Les travailleurs de la santé mettent quotidiennement leur vie en jeu, tout en portant un lourd fardeau émotionnel. Plus d’un million de Canadiens et de Canadiennes ont perdu leur emploi, alors que plusieurs autres sont à risque. Les chaînes d’approvisionnement internationales sont secouées et l’économie mondiale est sous le choc.
De plus, la pandémie exacerbe les inégalités autour du monde. Les groupes racialisés, les peuples autochtones, les populations en situation de précarité résidentielle, les personnes vivant de la violence domestique, ainsi que les travailleurs à faibles revenus qui fournissent les « services essentiels » ont tous un risque accru d’être infectés et d’en subir les répercussions. Plusieurs questions demeurent quant à savoir comment et quand nous pourrons « revenir à la normale » — ou encore, si nous pourrons ou devrions revenir à l’état où le monde était avant que ne frappe la COVID-19.
Or, il n’y a pas que de mauvaises nouvelles. La communauté scientifique internationale s’est rapidement mobilisée pour recueillir des données et commencer à travailler sur un vaccin. Les Canadiens et les Canadiennes se sont joints à d’autres personnes à travers le monde pour trouver des manières novatrices d’offrir de l’aide, de l’entraide à distance et pour raviver les liens communautaires. Le chant sur le balcon est devenu une manifestation de solidarité dans les quartiers en confinement, alors que des applaudissements en soirée ont lieu pour témoigner son appréciation au personnel médical et aux travailleurs de la santé. Des fabricants locaux sont intervenus pour produire des pièces de ventilateurs, des désinfectants pour les mains et des équipements de protection individuelle indispensables. L’environnement profite également de la réduction de la circulation automobile et des activités qui produisent de fortes émissions carboniques.
Nous avons eu une très forte réponse à notre appel pour ce numéro de Culture. Les membres de la CASCA veulent évidemment parler de l’impact que la COVID-19 a sur eux, leur travail et le reste du monde. L’écriture a peut-être été l’occasion d’entamer une réflexion pour aborder ce moment extraordinaire que nous vivons collectivement. Nous espérons que la lecture de ce numéro sera également utile et offrira des opportunités pour réfléchir à ce que vivre et travailler à une époque de pandémie peut signifier pour faire et défaire l’anthropologie.