Par Mary-Lee Mulholland, Mount Royal University
Bienvenue au nouveau numéro de Culture sur la résilience! Après tout ce que l’année 2020 nous a réservé, c’est avec fébrilité que je me rends à mon « bureau à domicile » coincé dans un coin de ma chambre, entre le lit et la porte de la salle de bain, pour y lire les nouvelles du jour. En ces temps de COVID-19, je sais que nous devons tous naviguer entre les soins à nos enfants ou aînés, une tâche d’enseignement accrue et des ressources moindres, de nouvelles et anciennes formes de précarité, et notre santé et sécurité et celles de nos proches. Le monde semble littéralement avoir pris feu autour de nous et une bonne dose de résilience arrive à point nommé.
La résilience de la CASCA provient de l’engagement de nos membres et de nos bénévoles. Je vous invite donc à vous joindre à moi pour accueillir chaleureusement les nouveaux membres du comité de direction de la CASCA, soit le responsable des communications Alex Oheler (Université de Regina), la membre active anglophone Maggie Cummings (Université de Toronto, Scarborough) et le président élu Éric Gagnon, que nous remercions particulièrement de s’être proposé à ce poste après avoir occupé celui de responsable des communications. Ces nouveaux membres se joignent aux membres actuels : moi-même Mary-Lee Mulholland (Université Mount Royal), la présidente sortante Sabrina Doyon (Université Laval), la secrétaire Millie Creighton (Université de la Colombie-Britannique), la membre active francophone Marie Michèle Grenon (Université Laval) et le trésorier Tad McIlwraith (Université de Guelph).
J’aimerais aussi remercier les membres qui cèdent leur siège, soit l’ancienne présidente Pamela Downe (Université de la Saskatchewan) et la membre active anglophone Marieka Sax (Université de Northern British Columbia). Pendant son mandat comme présidente, Pam Downe a accompli l’énorme tâche d’organiser le congrès conjoint avec l’AAA tout en menant de front d’autres initiatives notables comme la création du Prix d’excellence en enseignement de la CASCA (PEEC). Quant à Marieka Sax, en plus de sa tâche de membre active anglophone, elle a collaboré avec Marie Michèle Grenon afin de créer et de distribuer le sondage sur le harcèlement sexuel et copréside avec elle le nouveau groupe de travail sur le harcèlement sexuel. Merci Pamela et Marieka d’avoir rempli vos rôles avec autant de dévouement et de vision. Naturellement, le travail du comité de direction et de la CASCA en général ne saurait être aussi bien accompli sans l’aide incomparable de Karli Whitmore, que nous remercions également.
L’organisation vient de traverser une année sans précédent remplie d’incertitude et de bouleversements. C’est avec difficulté que nous avons décidé d’annuler notre colloque annuel, une première en près de cinquante ans. Surtout que cette rencontre annuelle est un moment crucial qui nous permet d’échanger et de reprendre contact avec des étudiants et des collègues, de faire découvrir de nouvelles recherches et de réfléchir aux orientations futures de l’anthropologie au Canada. Comme nous le savons, l’énorme tâche d’organiser un colloque suppose un engagement à la fois envers notre discipline et notre organisation. Immédiatement après le congrès conjoint CASCA-AAA de Vancouver, nos collègues de l’Université Western Ontario ont offert d’accueillir le prochain colloque et de l’inclure dans le cadre du Congrès de la Fédération des sciences humaines, ce qui ne s’était pas produit depuis 2010. L’envergure de ce projet n’a su freiner le comité organisateur local (COL) qui a réussi à élaborer un superbe programme sous le thème « Faire/défaire », réunissant plusieurs sommités et d’incroyables séances plénières. Au nom du comité de direction et de tous les membres de la CASCA, j’aimerais remercier le COL composé de Kim Clark, Andrew Walsh, Greg Beckett, Pamela Block et Karli Whitmore d’avoir travaillé sans relâche pour organiser puis finalement annuler le colloque avec autant de tact.
Notre prochain colloque, sur le thème « Engagements et enchevêtrements », aura lieu à l’Université de Guelph. Le COL a sondé les membres afin de connaître leurs attentes et de savoir ce qu’ils pensaient du format proposé pour l’événement 2021. En fonction de leurs commentaires et des recommandations sanitaires en vigueur, les membres du COL ont choisi d’organiser un colloque en ligne et ils ont déjà commencé à explorer les plateformes et formats possibles afin de faire de cette occasion un événement créatif, motivant et captivant. Pour faire écho aux désirs exprimés par nos membres, nous espérons que ce colloque virtuel nous permettra de repenser cet événement afin de le rendre encore plus accessible et durable.
Malheureusement, l’une des nombreuses conséquences de l’annulation du colloque 2020 fut que nous n’avons pu célébrer en personne Bruce Granville, le récipiendaire du prix Weaver‑Tremblay. Membre actif de la CASCA depuis de nombreuses années, M. Miller compte également à son actif plusieurs mandats au sein du comité de direction. Ses travaux sur les communautés autochtones et son engagement envers la cause autochtone incarnent précisément l’esprit du prix Weaver-Tremblay. C’est donc avec plaisir que nous vous annonçons que les récipiendaires 2020 et 2021 de ce prix figureront au programme du colloque 2021.
Le congrès conjoint CASCA-AAA 2019 et l’annulation du colloque 2020 ont fait en sorte que notre assemblée générale annuelle (AGA) a eu lieu en ligne deux années consécutives. Très réussies, ces AGA ont compté un bon taux de participation. Bien que nous ayons pu nous réunir dans le cadre d’une rencontre spéciale à Vancouver en 2019, l’idée d’une troisième AGA en ligne est très décevante. Donc, de concert avec le COL de l’Université de Guelph, nous explorons d’autres options de format pour l’AGA 2021. Les obligations réglementaires liées à l’AGA, particulièrement l’adoption du rapport de la trésorerie, auront lieu dans un format semblable aux deux dernières AGA virtuelles. Or, en parallèle, nous aimerions diffuser un événement en temps réel au cours duquel nous pourrions présenter les rapports du comité de direction et des divers réseaux, célébrer et souligner les récipiendaires du prix Salisbury, du prix du livre Labrecque‑Lee et du nouveau Prix d’excellence en enseignement de la CASCA, tout comme les membres honorés, et tenir une période de questions et de commentaires. Je profite également de cette tribune pour féliciter les deux récipiendaires 2020 du prix du livre Labrecque‑Lee, soit Wendy Wickwire pour At the Bridge: James Teit and the Anthropology of Belonging et Greg Beckett pour There is no more Haiti: Between Life and Death in Port-au-Prince.
La dernière année a aussi été très chargée pour Anthropologica. La nouvelle rédactrice en chef Alexandrine Boudreault-Fournier et la rédactrice anglophone Sue Frohlick continuent de produire d’extraordinaires numéros qui contribuent à accroître le rayonnement et la notoriété de la revue. Avec le soutien du Groupe de travail sur l’accès libre, Anthropologica a entamé sa transition vers le libre accès, transition qui n’aurait su se concrétiser sans l’apport des membres par l’entremise de la quote-part annuelle. Merci à toutes et à tous!
En dernier lieu, notons que l’année 2020 est marquée par une présence continue et accrue de la violence, du racisme et de la discrimination envers la communauté noire, les Autochtones et les groupes ethniques au Canada, aux États-Unis et ailleurs. Le non-respect perpétuel de la souveraineté politique et territoriale des peuples autochtones a été mis en évidence par le déploiement de la Gendarmerie royale du Canada et des forces policières sur les terres wet’suwet’en, haudenosaunee et mi’kmaq. En outre, les manifestations sociales et la couverture médiatique ont mis de l’avant les situations constantes de brutalité policière, de violence sanctionnée par l’État, de crimes haineux et de meurtres au sein des communautés noire et autochtone. La CASCA a émis des déclarations de solidarité afin d’appuyer la souveraineté des Wet’suwet’en et le mouvement Black Lives Matters. Comme organisation, nous avons aussi adopté une résolution portée par nos membres au sujet de la souveraineté politique et territoriale des peuples autochtones. Naturellement, en tant qu’anthropologues et organisation, notre engagement envers la justice sociale doit se matérialiser au-delà de déclarations de solidarité. Notons à cet effet que plusieurs de nos membres ont pris part à l’action #ScholarStrike et qu’une grande proportion des travaux et des mobilisations de nos membres visent à comprendre, à combattre et à contrer ces injustices. À titre de membres de notre organisation, nous devons aussi être prêts à examiner quelles sont les expériences des chercheurs issus des communautés noire, autochtone et ethnique sur le terrain anthropologique et dans notre organisation. Le colloque 2020 a donc prévu un événement de réseautage pour les anthropologues de ces communautés ainsi qu’une table ronde organisée par Tania Granadillo de Espanol abordant ce sujet. En collaboration avec Mme Granadillo de Espanol et le COL de Guelph, le comité de direction de la CASCA organisera une activité virtuelle de réseautage en 2021 ainsi qu’une table ronde où sera créé un réseau regroupant nos membres issus des communautés noire, autochtone et ethnique. De plus amples renseignements à ce sujet suivront. D’ici là, si ce projet vous intéresse, veuillez communiquer avec Tania Granadillo de Espanol (tgranadi@uwo.ca) ou moi-même (mmulholland@mtroyal.ca).
Pour conclure sur une note plus personnelle, j’aimerais remercier chaleureusement nos deux présidentes sortantes Pamela Downe et Sabrina Doyon. Bien que leur mandat ait couvert cette période mouvementée, elles ont fait preuve de flexibilité, de vision, de créativité, d’engagement et de ténacité. Mes plus sincères remerciements!
Mary-Lee Mulholland (pronom: elle)
Université Mount Royal