Par Emma Varley, Brandon University
Bienvenue à l’édition d’automne de l’infolettre Culture sur «l’Anthropologie engagée et engageante». En tant que présidente de la CASCA pour l’année 2022-2023, je tiens à saluer chaleureusement tous les membres!
J’ai entamé mon mandat à titre de présidente en mai 2022 lors de la conférence annuelle de la CASCA à l’Université de Regina, à un moment où des crises de tout ordre tiraient à leur fin ou se poursuivaient et où de nouvelles crises se profilaient. Par exemple, selon l’endroit où nous habitions et travaillions, la menace mortelle que représentait la COVID-19 se renforçait ou s’atténuait, souvent en ayant des répercussions sur nos études, nos recherches et nos pratiques. Quand j’ai commencé à rédiger ce mot de la présidente à votre intention en novembre 2022, j’étais au Pakistan, où je mène actuellement des recherches sur la nature de plus en plus politisée de la médecine et de la santé publique. Là-bas, tout comme ici au Canada, il est parfaitement clair que nous ne sommes pas encore libérés de la pandémie, peu importe les proclamations des gouvernements selon lesquelles nous sommes entrés dans une ère postpandémique. J’ai terminé de rédiger mon message pendant que je faisais escale à Dubaï, où les risques posés par le réchauffement climatique à l’échelle mondiale sont évidents et s’intensifient rapidement.
Bon nombre d’entre nous travaillons dans des sociétés qui, de près ou de loin, ont de la difficulté à suivre le rythme des changements qui se produisent au sein des systèmes socio-écologiques locaux et qui leur sont imposés par les pressions de la mondialisation, ou qui se rapprochent rapidement du seuil maximal d’adaptation et de survie dans un contexte géopolitique et environnemental complexe, voire hostile. À l’intérieur et au-delà du monde universitaire, le travail des membres de la CASCA consiste à documenter les répercussions et le contrecoup de ces changements ainsi qu’un éventail complexe d’événements et d’enjeux nationaux et internationaux, notamment : les conflits entre la Première Nation Wet’suwet’en, le gouvernement du Canada et Coastal Gaslink; la découverte de centaines de tombes potentielles d’enfants de la Première Nation Tk’emlúps te Secwe̓pemc sur le site de l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops; le mouvement #MoiAussi (#MeToo); l’émergence de nouveaux virus comme la COVID-19 et la résurgence d’épidémies, dont la polio, la variole simienne et Ebola; et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces événements demandent notre attention non seulement au niveau de la recherche universitaire, mais aussi au niveau de la recherche appliquée. En tant qu’anthropologues, nous sommes extrêmement bien positionnés pour formuler des recommandations, notre expertise couvrant les quatre domaines suivants : la socioculture, la linguistique, l’archéologie et la biologie. Nos travaux permettent d’explorer en profondeur et d’évaluer de façon critique les répercussions multiples de bon nombre de crises et d’enjeux contemporains, notamment lorsqu’ils affectent de manière disproportionnée les personnes et les groupes vulnérables. En outre, de manière importante et optimiste, l’anthropologie nous permet d’étudier et de confirmer la résilience des communautés et des cultures confrontées à des changements d’une ampleur parfois sismique. En enquêtant, en évaluant et en mettant en lumière les adaptations positives, les innovations et les leçons tirées d’interlocuteurs, de partenaires et de parties prenantes, les anthropologues apportent des connaissances inestimables qui soutiennent les efforts visant à mieux réagir à la réalité actuelle complexe et à préparer le monde pour l’avenir.
Notre travail d’anthropologue se caractérise par son dynamisme, son potentiel et son applicabilité. C’est pour cette raison que l’un de mes principaux objectifs en tant que présidente est d’accroître la visibilité des membres de la CASCA en élargissant les efforts de promotion de vos activités et de vos réalisations, qui sont remarquables et nombreuses. Au cours des prochains mois, la CASCA mettra en œuvre de nouvelles façons de mettre en lumière et de célébrer le travail et les initiatives d’enseignement universitaire et de recherche appliquée de ses membres. Ces efforts reflètent l’engagement du comité de direction à veiller à ce que la CASCA soutienne et promeuve pleinement et de façon équitable les réalisations — ainsi que les expériences et les besoins — de ses membres au Canada et ailleurs dans le monde. Restez à l’affût de la prochaine édition de Culture et de la liste de diffusion de CASCA sur Facebook et Twitter pour répondre aux appels lancés par le comité de direction à vous, nos membres, et par ricochet, au monde entier, à partager de bonnes nouvelles au sujet de vos réalisations universitaires et professionnelles!
À cet effet, j’encourage chaleureusement les membres à explorer les occasions de soutien, d’échanges collégiaux et même les occasions de diffusion rendues possibles par les différents réseaux et groupes de la CASCA qui accomplissent un travail essentiel et avant-gardiste de défense des intérêts et d’activisme dans leurs secteurs respectifs.
Mon mandat à titre de présidente n’aurait pu être possible sans l’apport d’un système de soutien remarquable. Je remercie Éric Gagnon-Poulin, président sortant, Mary-Lee Mulholland, Pamela Downe et Janice Graham, présidentes sortantes, et Monica Heller, présidente entrante, de m’avoir si généreusement guidée dans mon aventure avec la CASCA. Je tiens à exprimer ma reconnaissance aux membres de la direction pour leur dévouement envers la CASCA et ses membres : Alex Oehler (responsable des communications), Daniel Tubb (trésorier), Rine Vieth (membre actif anglophone du comité de direction), Olivia Roy-Malo (membre actif francophone du comité de direction) et Deidre Rose (secrétaire). Enfin, et surtout, je tiens à remercier sincèrement Karli Whitmore pour ses incroyables contributions à la CASCA à titre de directrice générale. Karli, vous êtes indispensable à la continuité et au succès de notre association nationale!
Sincèrement,
Emma Varley