par Van Troi Tran, Université Laval
Pour la première fois de son histoire, en 2018, la CASCA annuelle se déplacera à Cuba pour sa rencontre. Nous serons accueillis à l’Universidad de Oriente située à Santiago de Cuba du 16 au 20 mai.
Comme pour toute première, la perspective d’aller en terrain inconnu pour la plupart d’entre nous est très exaltante, mais peut-être quelque peu inquiétante. Pour ceux d’entre vous qui, pour une raison ou pour une autre, hésitent encore à nous joindre pour cet événement sur la plus grande île des Antilles, nous avons compilé dans ce court entrefilet sept raisons pour venir à la prochaine rencontre annuelle de la CASCA à Santiago de Cuba.
Les lieux
Santiago de Cuba est la deuxième ville en importance à Cuba, située au Sud-Est de l’île. Outre ses plages et ses décors enchanteurs pour les amateurs de tourisme balnéaire, la ville abrite également, à travers ses rues escarpées et ses bâtiments de l’époque coloniale, plusieurs points d’intérêts qui témoignent de sa riche histoire.
Le château de San Pedro de la Roca (El Morro), construit au XVIIe siècle, surplombe la baie. Ce monument a été déclaré patrimoine de l’humanité par l’UNESCO en 1997 en raison de la qualité de sa préservation et de son caractère typique d’architecture militaire. C’est à cet endroit majestueux que se tiendra le souper de clôture du colloque. Santiago de Cuba a également été le théâtre d’événements majeurs de la révolution cubaine. C’est au balcon de l’hôtel de ville, devant le parc central que Fidel Castro a proclamé le début de la Révolution Cubaine le 1er janvier 1959, et c’est aussi au cimetière de Santiago de Cuba que Fidel Castro, et le héros de tous les cubains, José Marti, ont été enterrés.
Le séjour
Le colloque se tiendra principalement à un des campus de l’Universidad de Oriente qui fête ses 70 ans cette année. L’Université est située en périphérie du centre-ville qui est facilement accessible à environ 30 minutes de marche (et quelques sueurs…). L’hotel Melía Santiago, où se tiendra le cocktail de bienvenue, l’assemblée générale, et le dîner du réseau des femmes, est situé en face de l’Université (5 minutes de marche). L’hôtel offre un lobby confortable pour se rencontrer et se rafraichir (à l’air climatisé), une magnifique piscine, et un bar avec une vue sur toute la ville de Santiago. En collaboration avec le Centre for Imaginative Ethnography, un programme en parallèle au congrès inclura des symposiums, des expositions, des spectacles de musique, un festival de film, et des performances. Ces activités prendront place à la Casa Dranguet, un centre culturel situé au centre-ville qui travaille entre autres sur l’étude et la promotion de la culture du café.
Le comité organisateur travaille avec l’agence de voyages Club Aventure Sherbrooke qui offrira des forfaits voyages incluant l’avion, les transports terrestres, l’hôtel et un court séjour à la plage (les détails à venir à la fin du mois d’octobre). L’option forfaitaire offrant l’hôtel Melía Santiago sera certainement la plus pratique. Pour ceux et celles qui désirent explorer et partir à l’aventure, la ville regorge de casas particulares (ou B&B) situées près de l’Université et/ou du centre-ville.
Les activités
Dans le cadre plus précis du congrès de la CASCA, plusieurs activités seront organisées.
Le banquet du congrès au Fort historique El Morro offrira aux convives une vue du restaurant qui est à couper le souffle en plus d’un spectacle de musique cubaine. Le Prix Weaver-Tremblay de la CASCA sera remis dans une salle historique du Musée Emilio Bacardi, situé au centre-ville de Santiago. Des groupes et centres de recherches dont le Centre de la culture africaine Fernando Ortiz offrira des ateliers de danses et percussions.
Santiago de Cuba est une ville culturelle très riche. Elle est le berceau de plusieurs styles musicaux qui combinent des éléments d’origine hispanique et africaine, dont le son, l’ancêtre de la salsa, et la trova, ou la conga. Situé au centre ville de Santiago de Cuba, la Casa de la Trova, lieu mythique pour les amateurs de danse et de musique traditionnelle cubaine, offre des concerts à tous les soirs. D’autres activités nocturnes seront également organisées dans les centres festifs de la ville.
Un colloque autrement
Pour 2018, la CASCA avait l’intention de répéter l’expérience positive de l’organisation du congrès hors Canada, qui remonte déjà au colloque à Merida au Mexique tenu en 2005, en stimulant de nouvelles rencontres et collaborations et en s’ouvrant à de nouvelles perspectives hors de l’hégémonie euroaméricaine. Alors que la recherche cubaine est aujourd’hui en pleine effervescence dans de nombreux domaines, la CASCA a choisi de participer à ce mouvement, afin de poursuivre un processus de décolonisation et d’ouverture mutuelle des frontières culturelles et linguistiques en anthropologie.
Pour nos hôtes cubains à l’Universidad de Oriente, CASCA-Cuba sera le premier événement de ce genre et ils sont très fiers et très heureux de nous accueillir.
La cure de désintoxication technologique
Particularité cette année, les conférenciers ne bénéficieront pas d’accès wifi, de réseau mobile et peut-être pas d’équipement technologique pour leur présentation Power Point. Qu’à cela ne tienne. Comme tout bon anthropologue doit embrasser le risque et assumer l’inconfort, ce colloque sera une occasion de bousculer les habitudes, de pratiquer autrement la rencontre scientifique, mais surtout de nous inviter à créer et inventer de nouvelles formules pour l’échange et la communication scientifique.
Pas de réseautique, mais plus de réseautage
Aussi, est-ce besoin de le rappeler : ces restrictions d’accès à un réseau virtuel peuvent aussi ouvrir à davantage d’opportunités de réseautage. La Society for Applied Anthropology (SfAA), qui co-parraine le colloque sera présente, et en ajoutant l’espagnol aux langues de présentation, le colloque pourra aussi compter sur la participation de nombreux chercheurs extérieurs aux réseaux scientifiques nord-américains.
Le thème du colloque
Finalement, le thème sélectionné pour la prochaine rencontre de la CASCA est contrapunteo, un terme polyphonique dont les références musicales rythmeront les réflexions. Derrière ce concept, réside l’idée de rassembler différents courants, influences, personnes, dans le but de former une nouvelle harmonie, un nouveau sens, mais sans abandonner nos propres identités et provenances. C’est l’idée d’entrer en contact et d’échanger, d’apprendre de l’autre pour former de nouvelles opportunités.
Nous espérons vous voir prochainement à Santiago de Cuba !