The Labrecque-Lee Book Prize winners / Les gagnant.e.s du prix du livre Labrecque-Lee
la version française suit
The Labrecque-Lee Book Prize was established in 2018, and named in honour of two outstanding Canadian anthropologists. Marie-France Labrecque, Emeritus Professor at the Université Laval Department of Anthropology, where she taught for more than 30 years. Since 1982, she has (co)authored or (co)edited nine books on gender, migration and mobility in Mexico. In 2015, she was awarded the Weaver-Tremblay prize by CASCA, celebrating her contributions to Canadian anthropology. Richard Borshay Lee is Emeritus Professor at the University of Toronto Department of Anthropology. Since 1972, he has participated as (co)author or (co)editor of seven books on the hunter-gatherers of Africa and North America. In 2016, he was appointed Officer of the Order of Canada and he is a Fellow of the Royal Society of Canada.
The Labrecque-Lee Book Award honours a single or co-authored monograph on sociocultural, archaeological, bio-cultural, ethnohistorical or linguistic work, in French or English. It is given to CASCA members who demonstrate a Canadian affiliation through either their fieldwork, institution, degree or funding. The winner is honoured at the CASCA annual meeting and receives a $500 award. In 2021, the Committee was composed of Nathalie Boucher, Jaro Stacul, Karoline Truchon, Katie Kilroy-Marac, Greg Allan Beckett, and Wendy Wickwire. Thirteen monographs were submitted. The Committee’s criteria are richness and deepness of ethnography, strength of theoretical work, literary style, originality, and contribution to anthropological debates.
The Committee is pleased to announce that the winner of the 2021 Labrecque-Lee Book Award is Dr. Hannah Turner, for her book Cataloging Culture: Legacies of Colonialism in Museum Documentation published by UBC Press (Vancouver). Dr. Turner is an assistant professor at the University of British Columbia School of Information (iSchool).
Based on archival and ethnographic research at the Smithsonian National Museum of Natural History, Turner considers museum practices through time, with a focus on how the labeling, categorizing, coding, and organizing of Indigenous material culture (“belongings”) served to turn these goods into “specimens.” The book demonstrates how anthropological categories and colonial thought were stabilized in these seemingly neutral material practices, and further, how the “epistemic loyalties” of colonialism came to be embedded and naturalized within both anthropology and museum practices in durable and ongoing ways.
This book has had a major impact on the committee members. It is well known that the century-old naming systems and racialized and gendered hierarchies embedded in the cataloguing systems and the digital databases of libraries and museums of the western world require a major overhaul. Turner has tackled this issue with sophistication, rigour and respect.
The author not only dives into a fine-grained analysis of the archival ecosystem, but also offers a fascinating and sensitive discussion of contemporary debates surrounding the repatriation of objects and their 3D reproductions. By bringing to life the invisible work from which anthropology benefits so much, the author highlights how colonialism and sexism structured the nomenclature, classification, and archiving of artifacts, as well as archival spaces and management. It gives a profound insight into how colonialism works and endures beyond the discursive realm.
Cataloguing Culture sheds valuable insight into the history of our discipline, as well as anthropology’s complicity in the dispossession of Indigenous peoples in North America. What is more, Turner’s careful hands-on research and the recommendations she offers are poised to stimulate major changes to cataloguing systems worldwide and contribute to important ongoing debates within the fields of museology and information studies. The book will be a welcomed teaching tool across a range of courses and disciplines.
Exceptionally, the committee grants the honourable mention to the book Our Whole Gwich’in Way of Life Has Changed / Gwich’in K’yuu Gwiidandài’ Tthak Ejuk Gòonlih: Stories from the People of the Land, by Leslie McCartney and Gwich’in Tribal Council (University of Alberta Press, Edmonton).
This opus (716 pages) features stories (based on cassette tape recordings compiled between 1999 and 2001) by 23 Gwich’in Elders in the Gwich’in Settlement Region in the Northwest Territories in Canada about living and traveling on the land. The project was originally conceived by the Gwich’in Social and Cultural Institute (now Gwich’in Tribal Council). According to Leslie McCartney, the anthropologist who led the project, it took twenty years of translation, editing, and rewriting to bring the book to fruition. The stories offered by the Elders are very valuable, and the book constitutes a major contribution to Gwich’in cultural history. It is a beautiful demonstration of long-term, careful, sustained, and intensive work
The award will be presented at the Annual General Meeting during the Annual Conference in Regina, in May 2022.
Le Prix du livre Labrecque-Lee a été créé en 2018 et nommé en l’honneur de deux anthropologues canadiens exceptionnels. Marie-France Labrecque est professeure émérite au Département d’anthropologie de l’Université Laval, où elle a enseigné pendant plus de 30 ans. Depuis 1982, elle a (co)écrit et (co)édité neuf livres sur le genre, la migration et la mobilité au Mexique. En 2015, la CASCA lui a décerné le prix Weaver-Tremblay pour sa contribution à l’anthropologie canadienne. Richard Borshay Lee est professeur émérite au département d’anthropologie de l’Université de Toronto. Depuis 1972, il a participé en tant que (co)auteur ou (co)éditeur de sept livres sur les chasseurscueilleurs d’Afrique et d’Amérique du Nord. En 2016, il a été nommé Officier de l’Ordre du Canada et il est membre de la Société royale du Canada.
Le Prix du livre Labrecque-Lee honore une monographie d’auteur.e ou coécrite, toute discipline (socioculturelle, archéologique, bioculturelle, ethnoculturelle, ethnohistorique ou linguistique), en français ou en anglais. Le Prix est remis aux membres de la CASCA qui démontrent une affiliation canadienne par leur travail sur le terrain, leur établissement d’affiliation, leur institution de diplomation ou leur financement. Le gagnant est honoré à l’assemblée annuelle de la CASCA et reçoit un prix de 500 $. En 2021, le Comité était composé de Nathalie Boucher, Jaro Stacul, Karoline Truchon, Katie Kilroy-Marac, Greg Allan Beckett et Wendy Wickwire. Treize monographies publiées en 2020 ont été soumises. Les critères du Comité sont la richesse et la profondeur de l’ethnographie, la force du travail théorique, le style littéraire, l’originalité et la contribution aux débats anthropologiques.
Le Comité est heureux d’annoncer que la lauréate du Prix Labrecque-Lee 2021 est Dr. Hannah Turner, pour son ouvrage Cataloging Culture: Legacies of Colonialism in Museum Documentation paru aux éditions UBC Press (Vancouver). Hannah Turner est professeure adjointe à University of British Columbia School of Information (iSchool).
S’appuyant sur des recherches archivistiques et ethnographiques menées au Smithsonian National Museum of Natural History, Turner examine les pratiques muséales à travers le temps, en se concentrant sur la manière dont l’étiquetage, la catégorisation, le codage et l’organisation de la culture matérielle autochtone ont servi à transformer ces biens en spécimens. L’ouvrage démontre finement comment les catégories anthropologiques et la pensée coloniale se sont stabilisées dans ces pratiques matérielles apparemment neutres, comment les “loyautés épistémiques” du colonialisme s’y sont ancrées de manière durable (jusqu’à ce jour). Turner explique clairement comment tout cela est apparu (et a été naturalisé) au sein de l’anthropologie et des pratiques muséales.
Ce livre a eu un impact majeur sur les membres du comité. Il est bien connu que les systèmes de dénomination centenaires et les hiérarchies raciales et sexuées intégrés dans les systèmes de catalogage et les bases de données numériques des bibliothèques et des musées du monde occidental nécessitent une révision majeure. Turner a abordé cette question avec sophistication, rigueur et respect.
L’auteure ne se contente pas de plonger dans l’analyse fine de l’écosystème archivistique, mais elle propose une discussion fascinante et sensée sur les débats contemporains autour du rapatriement des objets et leurs reproductions en 3D. En faisant revivre le travail invisible dont l’anthropologie bénéficie tant, l’auteure met en évidence le colonialisme et le sexisme dans la nomenclature, le classement, l’archivage des artefacts, mais aussi dans l’espace physique et la gestion du personnel en archives. Il donne un aperçu profond de la façon dont le colonialisme fonctionne et perdure au-delà du discours.
Cataloging Culture apporte un éclairage précieux sur l’histoire de notre discipline, ainsi que sur la complicité de l’anthropologie dans la dépossession des peuples autochtones d’Amérique du Nord. De plus, les recherches pratiques et les recommandations de Turner devraient stimuler des changements majeurs dans les systèmes de catalogage en plus de contribuer aux débats dans les disciplines de la muséologie et des sciences de l’information. Il s’agit d’un manuel indispensable à inclure dans les classiques de l’enseignement.
Exceptionnellement, le comité octroie une mention d’honneur à l’ouvrage Our Whole Gwich’in Way of Life Has Changed / Gwich’in K’yuu Gwiidandài’ Tthak Ejuk Gòonlih: Stories from the People of the Land, par Leslie McCartney et le Gwich’in Tribal Council (University of Alberta Press, Edmonton).
Cet opus imposant (716 pages) présente les histoires (basées sur des enregistrements sur cassette compilés entre 1999 et 2001) de 23 aînés gwich’in de la région désignée par les Gwich’in dans les Territoires du Nord-Ouest au Canada, à propos de la vie et des voyages en territoire. Le projet a été conçu par le Gwich’in Social and Cultural Institute (maintenant le Gwich’in Tribal Council). Selon Leslie McCartney, l’anthropologue qui a dirigé le projet, le livre présente le fruit de vingt ans de traduction, d’édition et de réécriture (détails en annexe du livre). Les histoires offertes par les aîné×e×s sont exceptionnelles, et le livre fait une contribution majeure à l’histoire culturelle gwich’in. L’ouvrage est un exemple impressionnant d’un travail à long terme, minutieux, soutenu et intensif.