CASCA : bref historique
En février 1974, à l’occasion d’une rencontre à l’Université Laval, un groupe de 120 anthropologues ont créé la Canadian Ethnology Society/Société canadienne d’ethnologie (CESCE). Parmi ses fondateurs, on trouve Sally Weaver, Marc Adélard Tremblay, Michael Asch, Harvey Feit, Joan Ryan, Richard Preston et Adrian Tanner. Les anthropologues canadiens appartenaient habituellement à la Sociology and Anthropology Association (CSAA), organisation professionnelle largement dominée par des sociologues. Les fondateurs de la CASCA croyaient donc qu’une organisation pour les anthropologues aurait sa place.
La constitution d’origine définit ainsi le mandat de l’organisation : fournir un forum d’échange d’idées entre les ethnologues. Elle vise à encourager le rayonnement formel et informel des connaissances grâce à un colloque annuel et à des publications; à promouvoir les relations avec les autres associations académiques et professionnelles, les groupes aborigènes et les gouvernements; et à diffuser la recherche et les activités ethnologiques qui ont pour but d’approfondir la compréhension des pratiques ethnologiques.
Les principaux membres fondateurs souhaitaient encourager une tradition de travaux anthropologiques d’intérêt politique et social au Canada. Selon eux, leur association professionnelle doit prendre position sur les questions politiques et sociales, surtout celles qui touchent le peuple autochtone canadien avec qui plusieurs de ces chercheurs ont travaillé. Par ailleurs, ils n’ont jamais signifié une séparation totale de l’anthropologie muséologique et académique, même si peu d’entre eux avait de lien direct avec la recherche anthropologique de musée.
Les actes du premier colloque de la Société ont été publiés par le National Museum of Man, dans sa collection Mercury. La Société a aussi créé le bulletin d’information bilingue « Le Bricoleur », devenu « Bulletin » depuis 1976 et a mis sur pied une revue savante intitulée « Culture », dont le premier volume a paru en 1981. Au cours des premières années, la Société a souvent tenu des réunions communes avec la Society of Applied Anthropology in Canada. Elle a finalement changé de nom en 1988 et est devenue la Société canadienne d’anthropologie pour clarifier son identité et mettre l’accent sur son rôle en tant qu’association dédiée à l’anthropologie.
En 1997, la Société a fusionné son bulletin « Culture » avec la revue indépendante « Anthropologica ». La nouvelle version de « Anthropologica » est devenue la revue officielle de la Société en 1998. La CASCA organise toujours des réunions annuelles, dont le premier volet international a eu lieu en 2005 à Merida (Yucatan) en collaboration avec l’Universidad Autonoma de Yucatan. En 2007, la CASCA a nommé sa nouvelle série de bulletins « Culture », lancée en ligne au printemps 2016.
CASCA : aujourd'hui
La CASCA a plus de 500 membres au Canada et ailleurs dans le monde.
Nous sommes fiers des accomplissements de la CASCA. Nos priorités sont :
- de faire pression auprès des agences de financement afin d’assurer à la recherche anthropologique un soutien financier continu;
- d’assurer l’excellence des programmes d’anthropologie du Canada, du premier au troisième cycle; et
- de fournir une plate-forme aux anthropologues qui exercent leur métier hors du milieu académique.
L’un de nos buts est de resserrer nos liens avec le CRSH et l’IRSC afin d’accroître la notoriété de l’anthropologie auprès de ces organismes et de s’assurer que les études, méthodes et analyses anthropologiques sont bien représentées au sein des comités d’évaluation par les pairs. En tant qu’association représentant les anthropologues canadiens, la CASCA fait valoir aux gouvernements fédéral et provincial ainsi qu’aux agences de financement l’importance de la recherche en anthropologie et en sciences sociales. Nous devons empêcher l’anthropologie d’être marginalisée au moment de l’allocation des fonds et pour ce faire, il est impératif d’expliquer clairement la contribution de l’anthropologie pour la société canadienne.
Compte tenu de la crise financière mondiale et des déficits gouvernementaux imminents, le financement universitaire est compromis et les étudiants se poseront encore la question : « Quel emploi trouverai-je en anthropologie? » Plus que jamais, la CASCA doit jouer un rôle positif en tentant de comprendre le sort de nos diplômés et dans quelle mesure leur formation anthropologique profite à leur carrière. La CASCA se doit de représenter tous les anthropologues du Canada, tant en milieu académique que sur le terrain. Le comité exécutif veille à ce que la CASCA réponde aux besoins de ce large éventail d’anthropologues canadiens.
Dans ce but, la CASCA met au point de nouveaux outils de communication et de réseautage pour rassembler les anthropologues et faciliter le partage des connaissances. Notre voix collective sera entendue à coup sûr. La CASCA continuera donc de travailler de concert avec des organismes comme la Canadian Federation for the Humanities and Social Sciences et la World Council of Anthropological Associations.
La CASCA demeure votre association. Nous vous encourageons à vous y impliquer et à travailler avec les autres membres de notre discipline à la promotion de l’anthropologie au Canada et de par le monde.