Le Réseau de l’expertise culturelle
L’expertise culturelle est un concept émergent utilisé dans les sciences sociales pour faire connaître les connaissances spécialisées déployées par des experts des lois et des cultures afin d’aider les autorités décisionnelles dans la résolution de conflits et la constatation des droits, à l’aide de renseignements sur les antécédents sociojuridiques des faits et des personnes en cause.
Le Réseau de l’expertise culturelle de la CASCA a pour but d’accomplir une série d’objectifs interdépendants :
1. Contribuer à la poursuite du perfectionnement et de l’amélioration de l’expertise culturelle en tant que service et cheminement de carrière au Canada.
2. Faciliter la professionalisation des étudiants de cycle supérieur et des anthropologues membres de la CASCA en début de carrière et leur fournir un soutien, notamment par l’intermédiaire de formations, d’ateliers et d’événements parrainés par la CASCA.
3. Aider à faire en sorte que la pratique des anthropologues liée à l’expertise culturelle repose sur des principes juridiques sains, témoigne d’une compétence culturelle et soit éthique à l’échelle disciplinaire, déontologique et juridique.
4. Mettre les anthropologues du Canada en contact avec des possibilités de recherche, de service et d’emploi liées au travail dans les domaines des demandes d’asile, du droit criminel et familial, des négociations de traités et des revendications territoriales, entre autres. Le réseau pourrait aussi servir de plateforme de diffusion vitale, permettant de faire connaître les efforts et les réalisations des membres de la CASCA actifs dans ce domaine, et de tribune pour les discussions relatives aux réalités parfois difficiles des services rendus par les anthropologues aux tribunaux canadiens ainsi que des processus d’arbitrage extrajudiciaire.
5. Favoriser l’échange d’expériences et de connaissances entre les anthropologues membres de la CASCA et le réseau interdisciplinaire CULTEXP, portant sur l’expertise culturelle, explorer des possibilités de projets de recherche conjoints, de programmes de spécialistes invités, et de développement futur de plateformes qui facilitent et soutiennent l’influence des anthropologues sur l’apport éthique à la résolution de problèmes sociaux.
6. Consolider le rôle des anthropologues comme experts qui se présentent en cour pour exprimer et prendre en compte la voix des bénéficiaires de l’expertise culturelle.
Les membres de la CASCA qui désirent en savoir plus sur le Réseau de l’expertise culturelle sont priés de communiquer avec sa présidente, la prof. Livia Holden, à cette adresse :
culturalexpertise@culturalexpertise.net
À propos de la directrice du Réseau
La professeure Livia Holden a mis au point le nouveau concept sociojuridique de l’expertise culturelle et est la chercheuse principale pour les projets EURO-EXPERT et CULTEXP financés par le Conseil européen de la recherche (ERC). EURO-EXPERT est une équipe de plus de 50 chercheurs qui étudie l’utilisation et l’impact de l’expertise culturelle en Allemagne, en Autriche, en Belgique, à Chypre, au Danemark, en Espagne, en Finlande, en France, en Grèce, en Italie, à Malte, aux Pays-Bas, en Pologne, au Portugal, au Royaume-Uni et en Suède. Trois projets dérivés financés par le Global Challenges Research Fund et l’Independent Social Research Foundation ont effectué une étude de l’expertise culturelle au Pakistan, en Inde et en Indonésie.
EURO-EXPERT a mené à la collecte de données quantitatives et qualitatives, qui cartographie l’utilisation judiciaire et extrajudiciaire de l’expertise culturelle, et à un certain nombre de résultats importants : 1) une carte de l’expertise culturelle judiciaire et extrajudiciaire, 2) la création de K-EXP, une boîte à outils capable de mesurer l’impact prospectif de l’expertise culturelle, 3) la création de CULTEXP, une plateforme en libre accès permettant de consulter des études de cas et des rapports d’experts portant notamment sur l’expertise culturelle, 4) la conception d’un module d’enseignement et d’apprentissage et des éléments de formation, et 5) la rédaction d’un document de politiques indiquant les étapes à suivre pour l’adoption de l’expertise culturelle.